Tous les malheurs du monde...

Publié le par Gorgonzolla

Hier soir, avec des amis, on discutait au resto, des tracas quotidiens des uns et des autres... La conversation allait bon train, les mères de famille expliquant que leurs rejetons ne leur laissaient plus une minute à elles, que les imprévus du boulot leur rendaient la vie impossible, qu'une femme aujourd'hui se devait d'être non seulement une femme aimante, mais aussi une maîtresse de maison accomplie, une mère poule, et une business woman avertie...

Au bout d'un certain moment, j'ai lancé un truc du style: "Pour faire front simultanément à la vie professionnelle, la vie familiale et ses tracas quotidiens, il suffit de faire preuve  d'un peu d'organisation... "... Une lapalissade qui sur le coup me semblait  innocente...  mais apparement ne l'est  pas, vu les débats animés auxquels elle a donné lieu... Je me suis littéralement fait la-pi-der: " Ne parle pas de choses que tu ne connais pas", "T'es célibataire et sans gamin et du coup, tu n'as qu'à penser qu'à ta petite personne", etc.

J'avais vraiment l'impression d'avoir touché un point sensible... Et parce que je suis un peu du genre à taper là où ça fait mal, non content de camper sur mes positions, j'ai poussé un peu plus loin, histoire de voir...

A entendre tout un chacun se plaindre, j'ai ainsi affirmé que l'on n'était pas tant à plaindre et qu'il fallait savoir relativiser...

On m'a regardé comme si je débarquais directement de la planéte Mars et voilà à peu près ce que j'ai entendu: "Mais t'es vraiment qu'un égoïste...  On te parle de nos problémes, les amis doivent être là pour soutenir et toi, tu dis qu'on n'a pas le droit de se plaindre.. T'es vraiment trop perso."...

Du coup, je ne sais plus qui est vraiment égoïste... Celui qui étale ses problémes sans forcément penser aux malheurs qui arrivent à d'autres personnes, ou celui qui adopte la démarche opposée...

Je persiste et signe, le malheur, ce n'est pas quelque chose d'absolu et se plaindre d'être réveillé à 6h du matin par un bébé en bonne santé réclammant son biberon n'a pas de commune mesure avec le fait de ne pouvoir donner naissance à un enfant, ou de voir un proche agoniser sans pouvoir le soigner...

Les chochottes, réapprenez un peu prendre sur vous, faites un sport un peu physique  (un peu d'endurance, par exemple, c'est très bon pour exercer la volonté...) forgez vous  un mental d'acier, agissez ...

Mens sana in sano corpore...

 

Le Marquis.

 

 

 

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C
Ah évidemment, si on se laisse entraîner par l'envie de polémiquer, on peut se retrouver obligé d'aller beaucoup plus loin dans la mauvaise foi que l'on ne voulait au départ... ;)
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C
Attention aussi avec tes dernières lignes... <br /> 1) avoir une maîtrise totale de son organisation est un joli leurre quand on a des enfants. Une des premières leçons qu'on doit apprendre, c'est justement le lâcher prise.<br /> 2) L'énergie n'a rien à voir avec l'endurance. Et puis faire un semi-marathon devient moins facile (pas impossible, mais pas facile) quand précisément, on n'a plus une minute à soi...
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G
Rien à dire... En fait, je suis entièrement d'accord avec toi... J'avais juste envie de polémiquer ce soir là... Je dois avouer que j'ai été servi...  J'ai beau être parfois champion du monde de mauvaise foi, je crois que j'ai trouvé plus fort que moi... (M---e, si un jour tu me lis, détends toi et souris, c'est juste pour rire! ;-)
C
Certes, certes, tout  cela nécessite un peu de déchiffrage et d\\\'adaptation de la part des deux fronts (les nullipares et les autres).Avoir des enfants apporte des joies extraordinaires et il y a des malheurs pire au monde que de "devoir" s'en occuper. Certes.Maintenant, avoir des enfants en bas âge est réellement très éprouvant et fatigant, ne pas avoir une minute à soi, c'est insupportable. N'avoir pour nuits, pendant des mois, que quelques heures hachées en petit morceau par un gamin qui ne fait pas ses nuits, c'est usant.Alors  voir quelqu'un qui n'est jamais passé par là donner l\\\'impression qu'il trouve cela facile, c'est très vexant. Parce que ça vous donne l'impression qu'on minimise vos efforts, qu\\\'on a l'impression que vous n'avez rien fait.... voire que tous vos malheurs sont dus à un manque d'organisation (puisqu'il suffirait d' "un peu" d'organisation pour s'en sortir.) !Objectivement, cest vrai qu'on peut relativiser et qu'il y a toujours pire que soi, mais ça ne veut pas dire que ce qu'on fait est facile.Que dirais-tu si quelqu'un avait balayé ta telenovella avec ta jeune collègue par un "Mais avec un peu de clarté et d'intelligence, vous vous seriez compris en une semaine, voyons !" un peu paternaliste et méprisant ? Quelqu\un qui n'aurait jamais connu de situation ambiguë avec un homme ou une femme ?  Là aussi, il y a pire comme situation... mais cela peut quand même virer à l\\\'obsession ou au souci quotidien.Une politique plus diplomate consiste dans ce cas là à dire quelque chose comme "oh oui, ça change la vie". Ou alors à être réellement empathe et compatissant. Ou éventuellement, si on tient à aller vers l'optimisme, à relativiser mais de façon optimiste en soulignant toutes les joies que les heureux parents doivent tirer de leur état...Bref... on devrait arriver à se comprendre, même en n\\\'étant pas du même bord... Me suis-tu, Marquis ?
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P
Ah oui, quand meme, tu n'y etais pas allé de main morte ;-)
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G
Pure provocation au départ, la discussion a dégénéré en chasse à courre, avec en guise de gibier, votre humble serviteur...<br /> Le sujet a été réabordé une deuxième fois. Une "seconde fois", devrais-je dire, car  je pense que je ne l'évoquerai plus... Afin d'éviter de me faire pendre haut et court ...
F
Dostoïevski disait : "L'homme est malheureux parce qu'il ne sait pas qu'il est heureux"...<br />  
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