Le lapin de garenne...

Publié le par Gorgonzolla

Depuis l'épisode des clémentines, je ne m'étais pas reconnecté à Google Talk...

Peut-être parce qu'à l'époque, instinctivement, je sentais qu'il me fallait prendre de la distance, qu'il me fallait m'éloigner, me protéger, tenter de rééquilibrer la situation. Visiblement, la barque penchait trop d'un côté, je ne voulais surtout pas rendre les choses encore plus gênantes...

Elle m'avait elle même initié à Google Talk et à plusieurs reprises, cela nous avait permis de prolonger le soir nos échanges de la journée... C'était sympa, agréable, à la fois simple et raffraichissant... En m'incitant à utiliser cette messagerie instantanée, elle m'avait en quelque sorte invité sur son terrain de jeu... Mais après l'épisode des clémentines, je ne me sentais plus le droit d'y venir... Nous n'étions apparement pas en phase, cela n'aurait pas été honnête de ma part. Depuis, je ne m'étais donc pas reconnecté...

Dernièrement, en relisant les articles publiés sur ce blog, j'ai pu constater le chemin progressivement parcouru, tout revivre,  du gel des relations diplomatiques à leur rétablissement, en passant par les tentatives de rapprochement timidement effectuées de part et d'autre...

L'autre soir, sans vraiment savoir pourquoi, je me suis reconnecté à Google Talk... Sans véritable raison... Juste comme ça...

Ce n'était pas un geste irréfléchi... Oh, non, loin de là, croyez moi... Car ceux qui me connaissent vous le diront, chez moi, l'action est toujours précédée d'une longue phase de pourrissement mûrissement et de réflexion...

A vrai dire, la réflexion, c'est l'un des grands problèmes de ma vie et parfois, j'en viens à me demander si je ne passe pas trop de temps à me poser des questions... Bon, effectivement, ça ne serait pas vraiment un problème si je trouvais les réponses, mais justement, là, on touche du doigt le deuxième autre grand problème de ma vie...

L'autre soir, je me suis donc reconnecté à Google Talk, la tête pleine de questions et sans l'ombre d'une réponse à aligner en face...  En quelque sorte, un saut dans le vide, sans parachute, ni filet... Etrangement, j'éprouvais le besoin de le faire...

Elle était elle aussi connectée...

Bon, maintenant, pour vraiment ressentir ce que j'ai ressenti, il faudrait que vous vous imaginiez au volant d'une vieille voiture (Tenez, une petite Renault 5 fera parfaitement l'affaire).

Imaginez vous en train de rouler tranquillement par une belle nuit d'été, sur une petite route de campagne. C'est bon? Alors rajoutons un petit peu de décor... Vous roulez à petite allure, feux de route allumés... Au dehors, le chant des grillons, le hululement d'une chouette, le croassement d'une grenouille... Sur votre pare-brise, une nuée de moustiques à tendance suicidaire et de moucherons kamikazes, probablement attirés par la lumière de vos phares... " Zut! demain matin, il va falloir jouer de la raclette et de l'eau savonneuse" pensez-vous tout bas....  Au dessus de votre tête, un ciel laiteux, une  pleine lune rousse et quelques étoiles scintillant au loin... (NDLR: Mais jusqu'où ira donc ce lyrisme de crapaud de carnaval??) 

Vous roulez tranquillement... 25km/h tout au plus... Car la route est chaotique... Et puis il fait un peu sombre quand même...  Et puis  les feux de la R5, c'est mal fichu, on voit que dalle sur les côtés...

Et là, soudain, en plein milieu de la route, vous apercevez un lapin... Une petite boule de poil, deux grandes oreilles, des oreilles de lapin, quoi...  Alors qu'il était en train de traverser la route, il s'immobilise tout net, vous regardant arriver vers lui. Pris dans le faisceau lumineux de vos phares, il semble complétement hypnotisé, complétement tétanisé... Il ne peut plus bouger...

Pourquoi je vous raconte tout ça? Parce que l'autre soir, sur Google Talk, ma jeune collègue, elle était tellement surprise qu'elle m'a fait penser à ce gentil petit lapin tout mignon qu'on rencontre souvent le soir sur les routes de campagne...

 

[La suite bientôt...]

 

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Publié dans Un peu de fromage

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